Constantine, une des plus anciennes cités au monde
Bien avant que ses ponts suspendus ne fascinent, Constantine existait déjà. Du plateau du Mansourah aux grottes qui percent son rocher, cette ville algérienne est l’une des plus anciennes cités du monde.
Avant les Numides, les Romains, les Ottomans ou les Français, il y eut en lieu et place de l’actuelle ville de Constantine des hommes et des femmes qui vivaient déjà ici. Avant d’être une prouesse d’urbanisme, une cité suspendue au-dessus de ses falaises, Constantine fut un site naturel habité dès la Préhistoire. C’est l'une des plus anciennes cités au monde.
Sa région a très tôt été occupée par l'Homme comme en témoigne, le plateau du Mansourah, "l'un des plus vieux sites préhistoriques d'Algérie", nous explique l’archéologue que nous avons interrogée dans l’épisode 4 de Direction l’Algérie.
Des traces de premiers Hommes
Le site de Mansourah a pour caractéristique d’être au milieu de l’actuelle ville de Constantine. Les fouilles de ce plateau ont révélé des traces de présence humaine extrêmement anciennes, confirmant que la région offrait déjà des conditions favorables comme la présence d’eau ou de grottes servant d’abris. Des premières installations qui ne sont pas isolées à Constantine.
Autres vestiges préhistoriques, la grotte des ours, la grotte des pigeons ou encore la grotte du mouflon, également situées en pleine ville. Elles constituent autant de potentiels refuges, ateliers, lieux funéraires ou rituels. Autant de traces qui portent la mémoire des premiers peuplements d’Algérie.
Dolmens, tumulus ou bazinas
À la fin de la période préhistorique, des nécropoles mégalithiques apparaissent. “La ville est entourée de nécropoles mégalithiques très riches. On trouve des dolmens, des tumulus, des bazinas, qui indiquent un fort peuplement", précise Nadia Bahra, également enseignante-chercheuse à l'université de Constantine 2.
Les dolmens sont des grandes tables de pierre dressées sur des supports. Les tumulus, des amoncellements de pierres recouvrant des sépultures. Les bazinas, des monuments circulaires faits de blocs. L’abondance de ces vestiges montre que Constantine n’était pas qu’un passage, mais un centre de peuplement important.
Une occupation continue
À Constantine, les chercheurs ont mis en évidence “une continuité sur presque toutes les périodes préhistoriques. Le paléolithique avec ses subdivisions, le néolithique.” Une occupation continue du territoire depuis la Préhistoire, qui se prolonge de nos jours. Peu de villes au monde peuvent se prévaloir d’une présence humaine ininterrompue.
Constantine n’est donc pas seulement une cité spectaculaire suspendue sur ses ponts, elle est une archive à ciel ouvert. Ses strates géologiques racontent la lointaine époque qui précède la ville actuelle. La capitale régionale de l’Est algérien est un site humain millénaire, inscrit dans la roche.