Direction le rocher de Constantine, un panorama unique au-dessus du vide
Après Béjaïa, c’est dans la capitale de l’Est algérien que nous nous arrêtons pour la suite des tournages de Direction l’Algérie. Constantine, la cité construite sur un rocher donne le vertige. Entre ponts et gorges, la troisième ville du pays, qui est aussi une des plus anciennes au monde, offre un panorama unique au-dessus du vide.
Bienvenue à Constantine, “Kstentina” en arabe, la troisième ville d’Algérie. Cette ancienne capitale du royaume de Numidie a longtemps été appelée Cirta. C’est l’empereur romain Constantin qui lui donne son nom actuel au 4e siècle. Surnommée “la ville des ponts suspendus” ou “la ville du rocher”, c’est l’une des plus anciennes cités au monde encore habitées.
Explorer Constantine de nos jours, c’est ainsi arpenter les rues d’une ville pleine d’histoire : à la fois préhistorique, antique, ottomane, coloniale et contemporaine.
Une des plus anciennes cités
L’inaccessibilité des falaises de Constantine a longtemps rendu la ville imprenable. C’est sans doute ce positionnement naturel, défensif autant que contraignant, qui a également très tôt attiré les premiers peuplements humains.
Comme nous l’apprend une archéologue et enseignante-chercheuse à l’université de Constantine dans l’épisode 4 de Direction l’Algérie, la ville abrite toujours l’un des plus vieux sites préhistoriques d’Algérie. Des traces de cette très ancienne période de l’histoire humaine y subsistent encore : dolmens, tumulus, bazinas et grottes jalonnent le plateau de la Mansourah ou les abords de la cité.
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La ville des ponts
Constantine est construite sur un rocher massif entaillé par les gorges spectaculaires d’un cours d’eau en contrebas, l’oued Rhumel. Ainsi, les différentes civilisations qui ont occupé la ville ont dû user de technique et d’ingéniosité pour défier la nature et relier entre eux des quartiers séparés par la roche.
Pour leur permettre de franchir des gouffres de 150 à 200 mètres, ils ont donc construit des ponts. 8 édifices de ce type ont été bâtis à Constantine, surnommée à raison la ville des ponts suspendus. Parmi les plus connus d’entre eux, le pont Sidi M’Cid et celui d’El Kantara. Dans l’épisode 4 de notre série documentaire, c’est le chercheur au centre national algérien de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, Hocine Taoutaou, qui nous les décrit.
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Le palais du Bey
En pénétrant dans l’ancien palais du bey de Constantine, nous avons eu la chance d’entendre une douce mélodie. Et pas n’importe laquelle : celle du malouf, la musique classique constantinoise, héritière de l’arabo-andalous.
Assis au milieu du jardin des palmiers, qanun posé sur ses jambes, Mohamed Abdelwahab Bestandji nous a envoûté de son art. Ce musicien, qui se représente en Algérie et à l’étranger, a découvert dès l’âge de 10 ans cet instrument à cordes pincées avec lequel on joue notamment le malouf. C’est donc au son de ses belles notes constantinoises que nous déambulons dans ce joyau architectural du 19e siècle.
Avec ses fresques polychromes, ses galeries, ses colonnes, ses jardins et ses fontaines, le palais Ahmed Bey est l’un des édifices ottomans les mieux conservés d’Algérie. Il doit son nom à son ancien propriétaire, Ahmed Bey, le gouverneur de Constantine à l’époque où la ville était encore la capitale de l’une des 3 provinces rattachées à la Régence ottomane d’Alger. Enfant de Constantine, il est connu pour avoir joué un rôle important de résistance face aux Français venus s’emparer de la cité dès 1836.
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Djouzia, une douceur constantinoise
Nous ne pouvions pas visiter Constantine sans goûter sa Djouzia. Spécialité de la région, la Djouzia est un gâteau fait à base de noix et de miel. C’est dans une pâtisserie de la ville qui nous a été recommandée que nous nous sommes arrêtés pour la déguster.
Mets incontournable, vous ne trouverez aucunes fiançailles, aucun mariage, baptême ou autres fêtes familiales ou religieuses à Constantine sans cette douceur servie à table.
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Suspendue entre ses falaises, Ksentina incarne la mémoire. Ses ponts défient la gravité, ses palais racontent les fastes, ses pâtisseries prolongent les fêtes. Le quatrième épisode de Direction l’Algérie vous fait découvrir le rocher de Constantine.