Le magnifique parc algérien de Gouraya, eaux cristallines et falaises interminables

Avec ses falaises interminables, ses anses d’eau claire, ses forêts de pins qui descendent jusqu’aux rochers, le parc national de Gouraya est l’un des plus beaux parcs d’Algérie. Classé par l’Unesco, il est aussi le lieu de vie du singe magot, véritable attraction du site.

Une des monts du parc de Gouraya (Crédit photo : Direction l'Algérie, la série documentaire / Ayadi Productions)

Sur les 9 parcs nationaux que compte l'Algérie, 4 se trouvent dans la région de Kabylie. À Béjaïa, le parc de Gouraya est réputé pour ses interminables falaises et ses criques aux eaux cristallines. Familles, randonneurs, baigneurs, curieux… Il attire chaque année plus d'1 million de visiteurs selon les chiffres officiels.

Yemma Gouraya

Le nom du parc fait référence au mont Yemma Gouraya, sainte soufie qui, selon la tradition, serait entrée en résistance contre l’occupant de son époque. Après la libération de la commune, elle se serait installée au sommet de la montagne et à sa mort, cette demeure serait devenue son lieu de sépulture. Il est depuis devenu un mausolée, un lieu de pèlerinage que l'on visite en souvenir de celle qui est encore érigée comme la gardienne de Béjaïa.

Le plus haut phare du monde

C'est dans cet espace naturel que trône à plus de 220 mètres le phare du cap Carbon, le plus haut du monde par rapport au niveau de la mer. Comme son nom l’indique, il est situé sur la presqu’île du cap Carbon, une des nombreuses pointes du littoral de Gouraya. Construit dés 1906, ce phare d'atterrissage est constitué d'une tour cylindrique en verre reposant sur la terrasse d'une bâtisse en maçonnerie et a une portée d'environ 30 à 35 milles nautiques. Il fait aujourd’hui office de repère pour les contemplateurs autant que pour les navigateurs à qui il indique la proximité du port de la ville de Béjaïa.

“Le pic des singes”

Classé parc national dans les années 1980, Gouraya est reconnu réserve de biosphère par l’Unesco depuis 2004 pour sa richesse floristique et faunistique. Le site est notamment le lieu de vie du macaque berbère, aussi appelé singe magot. Pour l'approcher, les touristes empruntent un chemin tracé sur la crête jusqu'au "pic des singes". Mais l’animal paie cher la curiosité mal orientée de certains visiteurs. Car beaucoup ont pour mauvaise habitude de lui offrir des aliments.

Les études locales et régionales sont claires : le nourrissage par les touristes modifie les comportements, détériore la santé, accroît les conflits (morsures, dépendance, stress), et peut jusqu’à déstructurer l’équilibre du groupe. Le macaque berbère est donc une sentinelle écologique à préserver.

"Ne lui donner surtout pas à manger", demande Karim Khima dans l'épisode 3 de Direction l'Algérie. "Parce qu'il devient dépendant de la nourriture humaine. Il s'éloigne de la nature et on pourra perdre toute cette nature qui survit grâce à ce singe. C'est grâce au singe magot que le parc national existe. Il protège vraiment cet écosystème", rappelle le président de l'association environnementale Ardh.

Houari Ayadi

Producteur-réalisateur de la série documentaire Direction l’Algérie (AYADI Productions - A. Prods)

https://www.directionlalgerie.com/
Previous
Previous

Direction le rocher de Constantine, un panorama unique au-dessus du vide

Next
Next

La robe kabyle, entre tradition et modernité