Le palais El Mechouar, un somptueux édifice zianide à visiter à Tlemcen
Au Moyen-Âge Tlemcen est faite capitale du Maghreb central par les Zianides. Réputés pour avoir donné à la ville toute sa splendeur, cette dynastie l’a notamment doté de très beaux monuments, à l’instar du somptueux palais El Méchouar, véritable joyau architectural algérien qui attire les visiteurs.
À l’époque médiévale, Tlemcen prospère comme carrefour commercial reliant le Maghreb oriental, l’Andalousie et l’Afrique subsaharienne. Lorsque les Zianides font de leur cité la capitale du Maghreb central au 13e siècle, ils veulent en affirmer la splendeur. Le sultan Yaghmoracen Ibn Ziane puis ses successeurs décident d’y bâtir des monuments emblématiques tels que des mosquées ou fortifications.
“C’est cette dynastie qui a doté Tlemcen de tous ces beaux monuments, de bassins d’eau, mais aussi de très beaux palais", explique Brahim Chenoufi, archéologue, dans l'épisode 5 de Direction l'Algérie.
C'est notamment aux Zianides que l'on doit la construction du palais El Méchouar, monument phare de la ville. Au cœur de Tlemcen, il incarne l’âge d’or de l’ancienne dynastie berbère.
Une ancienne forteresse
Au cours de son histoire, Tlemcen a été successivement contrôlée par plusieurs dynasties, avant celle des Zianides. À la fin du 8e siècle, la cité est conquise par la dynastie arabe des Idrissides. Début du 11e siècle, c'est au tour de la dynastie berbère des Almoravides d’en prendre possession et au 12e siècle, celle des Almohades. Près d’un siècle plus tard, Tlemcen est faite capitale du Maghreb médiéval par le sultanat Zianide. Le palais El Méchouar était jadis le centre politique et cérémoniel de leur empire florissant.
L’édifice a été érigé en 1248 à l'emplacement d'une ancienne citadelle Almoravide. C'est aujourd'hui le seul bâtiment restant des 4 palais qui composaient l'ancienne forteresse. Longtemps resté la résidence officielle des gouverneurs de l'empire Zianide, le palais El Méchouar, qui signifiait "aile du Conseil", était le lieu où se réunissaient les ministres autour du sultan. C’est ici que les réceptions diplomatiques se tenaient, que le pouvoir se mettait en scène.
Une récente restauration
Au fil des siècles, la citadelle et le palais ont été embellis, mais aussi parfois transformés. Au début du 14e siècle, une mosquée y est édifiée par le prince zianide, Abou Hammou Moussa 1er. Après les zianides, les Ottomans qui contrôlent la cité en font une caserne pour leur garnison. Au début de la colonisation de l’Algérie, l’armée française transforme elle aussi la citadelle en caserne et la mosquée en église. Le site est en partie altéré et dégradé par l'ajout de bâtiments militaires ou administratifs.
À l’indépendance, il devient une école de cadets militaires où l’écrivain Yasmina Khadra effectue d’ailleurs une partie de sa scolarité. Après avoir été rendu à la municipalité de Tlemcen, le site est en travaux au début des années 90. Des fouilles permettent d’y mettre en évidence d’anciennes bâtisses, des vestiges, des peintures ou encore des zelliges. En 2010, des travaux de réhabilitation commencent. Les arbres sont replantés, les zelliges consolidés.
Jardins luxuriants, zelliges raffinés, colonnes de marbre et autres fontaines... El Mechouar est désormais un lieu de visite et d’événements culturels. Il accueille aujourd’hui expositions, concerts, rencontres. Le palais abrite notamment les locaux d’associations culturelles ou artisanales.
