Direction Oran, l’Andalouse et radieuse ville d’Algérie
La seconde ville d’Algérie ouvre le bal des reportages de la série documentaire Direction l’Algérie. Et pour cause, Oran est une ville singulière. Entre spiritualité et joie de vivre, la capitale de l’Ouest algérien vit, chante, danse et respire la Méditerranée.
Bienvenue à Oran, “Wahran” en arabe, la deuxième ville d’Algérie. Cette cité portuaire a été fondée en 902 par des marins andalous. Successivement occupée par plusieurs dynasties arabo-berbères, elle est ensuite conquise par les Espagnols à partir de 1509. De l’époque andalouse à la colonisation française, c’est une ville chargée d’histoire que nous vous proposons de découvrir dans le premier épisode de la série documentaire Direction l’Algérie.
Explorer Oran, c’est découvrir de multiples héritages historiques : hispanique, ottoman ou coloniale. Visiter Oran, c’est aussi écouter la ville, car Oran s’entend autant qu’elle se voit.
Santa Cruz, un fort et une chapelle
Première étape de notre voyage à Oran : la montagne de Murdjajo dont la vue domine toute la ville. À son sommet, une imposante forteresse militaire se dresse toujours. Bâti par les Espagnols au 16e siècle, ce fort leur a permis pendant plus de 280 ans de maintenir le contrôle sur cette cité méditerranéenne.
En contrebas de cet ancien édifice espagnol, il est aussi possible de visiter une belle chapelle, construite au 19e siècle pendant la colonisation française en pleine crainte du choléra : Notre-Dame de Santa Cruz. Fièrement posée sur son piédestal, sa vierge Marie est devenue la carte postale de la ville.
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Sidi El Houari, le Saint patron
La seconde halte de notre escapade à Oran n’est autre que le plus ancien quartier de la ville : Sidi El Houari, du nom du célèbre érudit soufi qui a donné son nom à cet ensemble urbain populaire, également considéré comme l’un des plus vieux du bassin méditerranéen.
Quand les Ottomans reprennent Oran aux Espagnols en 1792, le bey décide de reconstruire son mausolée. C’est là que nous avons rencontré deux de ses héritiers pendant le tournage de l'épisode 1 de Direction l’Algérie. Ensemble, nous sommes notamment revenus sur l'histoire de leur ancêtre et son importance symbolique et spirituelle pour les Oranaises et Oranais aujourd’hui. Son cénotaphe demeure effectivement un point de rassemblement, une adresse spirituelle autant qu’un repère urbain.
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Une architecture coloniale
À quelques pas du quartier historique de Sidi El Houari, nous avons flâné dans le centre-ville, dont la majeure partie des bâtiments sont d’architecture coloniale. Nous nous sommes ainsi arrêtés sur l’ex-place d’armes, renommée après l’indépendance place du 1er novembre 1954 en référence à la date de déclenchement de la révolution algérienne contre l’occupation française. Nous avons aussi contemplé l’imposant hôtel de ville inauguré en 1886 et qu’Albert Camus qualifiait de mairie “prétentieuse”. Juste à côté, l’ex-opéra datant de 1907 et devenu théâtre de la ville d’Oran. Puis, à quelques mètres, nous en avons profité pour filmer l’ancien boulevard Gallieni et ses belles façades haussmanniennes ; ou plus loin encore, la cathédrale du Sacré-Cœur d’architecture romano-byzantine, inaugurée en 1913 et qui est désormais une bibliothèque.
La capitale du raï
Le raï, c’est Oran qui parle cash, qui aime la nuit, qui danse avec ses blessures tout autant qu’avec ses joies.
Né dans les années 1920, de complaintes de paysans pendant la colonisation française, ce chant populaire de l’Ouest algérien a par la suite été modernisé, produit puis diffusé dans le monde entier.
Oran a fait du raï une langue mondiale. Très apprécié de la jeunesse algérienne, ce style musical a depuis peu trouvé son nouvel emblème dans une vitrine populaire du centre-ville : Disco Maghreb. Cet ancien label a récemment été ressuscité par l’hommage planétaire de DJ Snake. Depuis, l’ancienne boutique ravive le souvenir de l’âge d’or des K7 de chebs et chebas d’Oran.
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Calentica, la street food oranaise
La calentica (ou garantita) est un sandwich chaud à la farine de pois chiches qui viendrait, selon la légende, d’une improvisation de militaires espagnols en manque de nourriture dans le fort de Santa Cruz. La street food oranaise, c’est aujourd’hui cette tranche brûlante qu’on plie dans le pain, mais aussi son assaisonnement en sel, poivre cumin ou harissa qui lui donne son goût particulier.
En savoir plus sur la calentica…
Spiritualité, héritages hispanique, ottoman et colonial, musique vibrante et street food, le premier épisode de notre série documentaire vous fait découvrir Oran l’Andalouse.