Tourisme saharien : une saison qui s’annonce fructueuse

Nombre de visiteurs en hausse, réservations anticipées, touristes de tous les continents, nouvelle clientèle… La destination saharienne a la cote et la saison touristique qui vient de s’ouvrir s’annonce fructueuse dans le désert algérien selon les professionnels du secteur.

Des touristes dans le désert algérien (Crédit : Brahim Djelloul, Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International)

Au Sahara, la haute saison coïncide avec l’hiver. Et pour cause, beaucoup de touristes font le choix d’échapper au froid hivernal qui s’est désormais installé dans leurs pays, pour venir profiter de la chaleur qui perdure dans l’immense beauté des dunes algériennes. Au cours de la saison 2024/2025, pas moins de 47.000 touristes étrangers ont visité le désert algérien, selon le dernier chiffre communiqué par la ministre du Tourisme et de l’Artisanat jeudi 13 novembre 2025.

Et la nouvelle saison qui vient tout juste de débuter s’annonce tout aussi fructueuse d’après certains professionnels du secteur. “Nous enregistrons beaucoup de demandes en individuel et en groupe pour la saison du tourisme saharien 2025-2026”, a déclaré mercredi 19 novembre à Horizons, Brahim Djellouadji, gérant de Med Voyage Méditerranée Events & Travels.

Un constat que semblent partager plusieurs voyagistes. Membre du Forum algérien des agences de voyage, Kamel Chaib affirme même que la saison saharienne de cette année a commencé plus tôt que d’habitude. Selon lui, des agences de voyage spécialisées ont commencé dès le mois d’août à effectuer des réservations au profit de touristes étrangers issus de différents continents. “Depuis, la demande n’a pas cessé, en provenance de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique. Nous pouvons dire que la destination saharienne a la cote. En fait, la destination Algérie est convoitée autant pour le nord que pour le sud”, a précisé le gérant de Visa Travel.

Une nouvelle clientèle arabe

À nos confrères d’Horizons, il confie également avoir noté un intérêt particulier de la part d’une nouvelle clientèle arabe pour le Sud algérien : “Des touristes arabes en provenance de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, du Bahreïn, d’Oman, du Koweït… ont effectué ou bien effectueront dans les semaines à venir des séjours en Algérie durant cette saison. Pour nous, c’est une nouveauté”, se réjouit-il.

Le professionnel en est certain, au vu du nombre actuel de réservations, la demande à la fin de la saison en 2026 augmentera de 30 %, prévoit-il. De grands consortiums internationaux, avec lesquels son agence est en contact, sont en train de programmer la destination Algérie, complète M. Chaib.

De plus en plus d’infrastructures

Nouvelles lignes aériennes, rénovations d’anciens ou constructions de nouveaux d’hôtels, ouvertures de maisons d’hôtes et de restaurants traditionnels aux quatre coins du Sahara… L’Algérie est dans une dynamique touristique forte pour tenir l’objectif qu’elle s’est fixé : 12 millions de visiteurs d’ici 2030.

“Dans le volet transport, nous constatons une grande amélioration. Nous nous réjouissons de l’augmentation du nombre des vols vers les villes sahariennes et surtout, de la contribution de plus en plus forte des populations locales dans la chaîne de production touristique”, a affirmé Brahim Djellouadji, propriétaire d’une agence de voyages à Alger et d’une autre à Marseille.

Des visas à l’arrivée également pour le Nord ?

Mesure phare du vaste plan mis en place par les autorités algériennes en faveur du tourisme : le visa à l’arrivée. Depuis 2023, il permet aux résidents de 57 pays d’obtenir leurs visas après l’atterrissage sur le sol algérien, sans avoir à entreprendre au préalable les démarches de demande de visas ordinaires.

“Nous nous attendons, en somme, à une saison touristique saharienne fructueuse. Seulement, nous aimerions que les visas à l’arrivée pour les touristes ne se limitent pas au sud, mais également au nord du pays, et ce, afin que nous puissions élargir nos circuits et montrer de visu aux touristes toutes les richesses dont recèle notre pays et le paradoxe entre la mer au nord et le désert dans le sud”, souhaite Brahim Djellouadji.